Nostaligne de commande

Quand j’Ă©tais petit, j’Ă©tais un jedi de la ligne de commande. Parce qu’il n’y avait pas le choix pour gĂ©rer son ordinateur et parce que j’aimais bien bidouiller.

J’ai donc dĂ©marrĂ© ma vie informatique avec l’installation et l’utilisation de MS-DOS, un temps que les moins de 20 30 ans ne peuvent (heureusement) pas connaĂ®tre.

Ă€ l’Ă©poque, il fallait se farcir un gros manuel en papier ressemblant Ă  ça :

J’en ai chiĂ©, franchement, car en ligne de commande, la moindre faute de frappe et c’est ratĂ©.

Vous avez saisi le contexte ? GĂ©nial.

HĂ© bien figurez-vous qu’il s’agit de ma madeleine de Proust informatique.
J’adore tripoter de la ligne de commande. Ce n’est pas sale, peut-ĂŞtre un peu dĂ©viant mais en tout cas, je retourne faire mumuse assez souvent.

J’ai dĂ©jĂ  Ă©crit sur le presque parfait Ă©mulateur de MS-DOS qu’est DOSBox, je vous laisse vous y replonger, c’Ă©tait en 2018 et la dernière version stable officielle datait de fort longtemps auparavant, alors que les sources Ă©taient toujours en cours de dĂ©veloppement.
Le constat n’a pas changĂ© : la dernière version stable est la 0.74-3 et date de 2019, avec une version française Ă  jour.
Côté Ubuntu, elle est bien sûr disponible dans les dépôts.

Le problème pour moi rĂ©side dans le fait que mĂŞme si l’Ă©quipe continue le dĂ©veloppement, les binaires (fichiers exĂ©cutables) ne sont pas compilĂ©s officiellement.
De plus, de nombreux patchs existent sur le forum officiel, mais rares sont ceux intégrés dans le code source.
Enfin, le dĂ©veloppement s’appuie sur la bibliothèque SDL 1.x, dont la dernière version date de 2012, la version 2.x ayant pris le relai.
Tout ceci donne un programme qui boĂ®te un peu et manque surtout d’options permettant de pousser l’Ă©mulation dans des fonds inaccessibles et surtout, il reste pas mal de bugs non rĂ©solus.
Je rajouterai que les dĂ©veloppeurs semblent mystĂ©rieusement coincĂ©s dans un monde oĂą les retours communautaires et les outils plus modernes sont inexistants (les sources restent sur SourceForge malgrĂ© les possibilitĂ©s plus avancĂ©es de Git/GitHub, les patchs restent ignorĂ©s, etc.)…

Mais que faire dans un monde Libre et Ouvert (DOSBox est sous licence GPL) ?
Dériver le projet bien sûr 🙂 !

Pour rĂ©sumer la situation : plusieurs dĂ©veloppeurs hors du projet ont dĂ©rivĂ© les sources pour permettre, tout en suivant le dĂ©veloppement principal, d’intĂ©grer des patchs en les testant auparavant et de corriger divers bugs tout en proposant des options de configuration en plus.
Parmi ces dĂ©rivĂ©s, j’ai notĂ© DOSBox-x (disponible en snap), DOSBox-ECE et celui que je prĂ©fère DOSBox-Staging.

Sous Ubuntu, même si un snap est disponible, DOSBox-Staging est disponible en PPA (version stable ou développement).

Une fois installĂ©, si le fichier de configuration n’est pas prĂ©sent au premier lancement, il sera crĂ©Ă© d’office et vous le trouverez dans ~/.config/dosbos/dosbox-staging.conf (ou dosbox-staging-git.conf).

Les options disponibles sont plutôt explicites (et expliquées).
Pour ce qui est de la langue de Molière, j’ai dĂ©cidĂ© de mettre la main Ă  la pâte :

  • crĂ©ation du fichier de langue anglaise (dans DOSBox : config -writelang nomfichier.ext)
  • traduction des clefs dĂ©jĂ  existantes dans la version officielle 0.74-3 en reprenant la traduction française disponible
  • traduction de zĂ©ro pour toutes les autres clefs liĂ©es Ă  DOSBox-Staging

Cela a permit de discuter avec les dĂ©veloppeurs pour voir comment moderniser le système de langue (qui n’est pas en UTF-8, bonjour les conversions pour passer du fichier DOSBox Ă  l’UTF-8 puis la reconversion une fois traduit pour tester le rĂ©sultat) Ă  l’avenir.

Le résultat, qui sera, je pense distribué avec une prochaine version stable, est disponible sur GitHub (dossier contrib/translations/fr) et il suffit, une fois téléchargé le fichier fr_FR.lng dans le dossier de configuration de DOSBox-Staging, de renseigner son nom dans le fichier .conf adéquat sous la valeur language=fr_FR.lng et en voiture Simone !

Pour l’utilisation de base, je vous conseille de vous crĂ©er un rĂ©pertoire Ă©quivalent au disque dur C de DOSBox, que vous monterez avec la commande mount C chemin et de passer en clavier français avec keyb fr, les deux instructions pouvant se mettre Ă  la fin du fichier de configuration (remplaçant AUTOEXEC.BAT pour les connaisseurs).

6 rĂ©flexions sur “Nostaligne de commande”

  1. Je n’ai pas oubliĂ© les fichiers .ini (j’ai dĂ» faire un clavier.ini il y a peu d’annĂ©es) mais autoexec.bat m’Ă©tait sorti de la tĂŞte ; ton rappel me fait sourire.
    Dire que autoexec.bat a été très important pour moi à une époque…

  2. Je dĂ©testais, je dĂ©teste toujours parce que j’en ai tapĂ© des lignes avant le me dos et qu’un jour de 84, il y a eu le mac! …depuis je me soigne Ă  coup de terminal. Mais ca reste contre nature pour un progressiste de l’informatique.

    Le problème de dos box c’est la gestion de l’horloge sur d’anciens programmes aussi.

    1. Là je prends ça comme un hobby, pas une contrainte.
      Ceci dit, avant le PC, j’avais un Amstrad donc les lignes de commandes contraignantes, j’ai connu… et l’Amstrad entre pas dans la ligne de compte de la nostalgie chez moi…

  3. LEBAHY Philippe

    bonjour ,il y avait aussi en plus du autoexec.bat le config.sys les deux fichiers Ă  savoir dompter sous dos pour un bon demarrage , une Ă©poque !! etant depuis plus de 15 ans sous linux on continue avec les lignes de commandes , mais cette fois dans le terminal c’est par amour de mettre les mains dans le cambouis !!

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